De l'histoire de Gilly

Avec ses 756 ha, Gilly est l’une des communesles plus étendues de la région. Au milieu du vignoble réputé de La Côte, son territoire s’étend du plateau boisé du Molard jusqu’à une centaine de mètres du Léman. Le village, établi à 300 m au nord de la route Nyon-Aubonne, dite de l’Etraz, est situé sur l’axe Rolle-Burtigny.
Cette situation géographique sur les axes de communication en fait un lieu fort apprécié depuis longtemps, probablement depuis plus de trois mille ans, comme en témoigne la découverte, en 1911, d’une épingle à cheveux de 23 cm datant de l’âge du bronze.
L’actuelle terre communale de Gilly (Juliano en 1179, du patronyme «Julius») résulte de la fusion de deux seigneuries. L’ancienne église, qui se trouvait sur la place du village, entourée du cimetière, fut fondée par Noble de Salleneuve. Elle apparaît dans des documents en 1299. Ce sanctuaire fort délabré a été démoli en 1881 et remplacé par le temple actuel, bâti à l’est du village, sur un terrain offert gratuitement par la famille Picot-Rigaud de Genève, ancienne propriétaire de La Capetannaz à Vincy.
Pour ses armoiries, Gilly, en souvenir de ses deux anciens seigneurs, a combiné leurs armes. Aux Salleneuve, elle a pris les bandes verticales blanches. Aux Vasserot, anciens seigneurs de Vincy, elle a pris le chevron et les coquilles d’or. Il faut savoir que les coquilles étaient l’emblème préféré des seigneurs qui avaient fait le pèlerinage à Saint-Jacques-de Compostelle.
Aujourd’hui ne subsistent de ces seigneuries que les demeures et notre village peut s’enorgueillir de compter trois châteaux (qui sont des propriétés privées) sur son territoire. Près du lac, au sud de la commune, se dresse le Château de Beaulieu, qui s’apparente plutôt à une résidence seigneuriale d’été. A l’ouest, à la limite de la commune de Bursins,se trouve le Château de Saint-Vincent. Si l’actuelle bâtisse est relativement récente, les terres sont en revanche fort anciennes puisqu’elles sont déjà mentionnées dans un acte de 1032. A l’est, près du hameau auquel il a donné son nom, celui de Vincy fut construit en 1724 sur les ruines d’un ancien château moyenâgeux. Avec sa longue façade orientée vers le lac et les Alpes savoyardes, ses jardins à la française, ce château n’a rien d’une bâtisse guerrière. C’est dans ce cadre enchanteur que le grand poète Alphonse de Lamartine,fuyant l’Empereur, y trouva refuge en 1815. Gilly, avec ses 240 ha de forêts, 140 ha de vignes et 340 ha de grandes cultures, était il peu encore un village terrien.

Palé d’argent et de gueules au chevron d’or brochant, au chef de gueules chargé de trois coquilles d’or.

Gilly dépendit autrefois des seigneurs de Rolle et, plus tard, de ceux de Vincy.

L’église dédiée à saint Jean-Baptiste apparaît en 1299 et fut fondée par les Sallenove, alors sires de Rolle.

En 1925, la commune a repris pour ses armoiries le champ palé d’argent et de gueules des Sallenove. Elle a complété ses armes par un chevron et trois coquilles, meubles empruntés aux armoiries des Vasserot, seigneurs de Vincy de 1720 à 1798

900 habitants environ, surnommés les «Raffa-pépins». Le sobriquet attaché aux habitants de Gilly date de l’époque, devenue lointaine, où l’on parlait encore le patois. Il s’est sans doute formé sous l’influence de l’antagonisme immémorial régnant entre les villageois de Gilly et ceux de Bursins. Les bourgeois et les habitants de Bursins étaient des riches propriétaires d’alpages sur les crêtes du Jura, tandis que ceux de Gilly étaient bien plus mal lotis avec leur modeste pâturage communal à la Gillière toute proche.